"Monsieur,
Maçon depuis plus de 15 ans, ma seule prétention et mon seul titre de gloire sont que "mes Frères me reconnaissent pour tel".
Comme beaucoup, j'ai observé les débats qui agitent notre obédience depuis maintenant près de 18 mois. J'ai lu les communiqués et contre communiqués. J'ai suivi, de loin, les débats juridiques ou polémiques. J'ai surtout vu les conséquences désastreuses de la situation actuelle auprès de nombre de mes FF, auprès de la GLUA, et plus largement pour l'harmonie de notre Obédience et de nos travaux.
Peu intéressé par les jeux de pouvoir et les côteries, et ne prétendant pas par ailleurs détenir une quelconque vérité, je ne me suis jamais senti le droit de juger tel ou tel.
Il vous est reproché un certain nombre de choses. Certaines sont sans doute pleinement fondées, d'autres sans doute moins. C'est souvent le cas dans ces polémiques.
Néanmoins, un fait ne souffre ni contestation ni débat : votre personne, dans votre position actuelle, nuit à l'harmonie et à la concorde au sein de la GLNF. Le nier serait le signe d'une malhonnêteté intellectuelle dont je ne crois personne capable.
Vous direz sans doute qu'il vous est fait de faux procès. Vous nous abreuvez d'ailleurs de communiqués en ce sens, qui me font penser parfois aux sursauts finaux des Ceaucescu ou de Laurent Gbabo dans leur forme.
Peut-être avez-vous au final partiellement raison. Je ne saurais le dire. Mais est-ce encore la question ? Je ne le pense pas.
Qu'importe, au final, dans quelle mesure vous avez raison ou tort. La crise est telle et se cristallise tellement sur votre personne et votre gouvernance qu'il vous faut maintenant respecter votre serment. Vous avez été élu pour servir notre Obédience. Votre volonté de vous accrocher à un pouvoir qui n'est plus que fantoche, auprès duquel Ubu roi fait figure de despote éclairé, est incompréhensible, quelle que soit l'appréciation que l'on peut porter sur les griefs qui vous sont faits.
La seule voie digne et correspondante à votre serment est la démission. Démission qui permettra à la GLNF de retrouver la sérénité, la régularité, et des relations apaisées en son sein et avec ses partenaires.
Je ne peux concevoir que vous ne perceviez pas la gravité de la situation. Je ne peux concevoir que vous ne sachiez en tirer les conclusions qui s'imposent d'elles-mêmes. Je peux certes comprendre que vous pensiez avoir raison, mais si tel est le cas, l'abandon des métaux et la victoire sur l'ego ne vous imposeraient-ils pas autant de partir, quitte à ce que l'avenir vous donne, ou non, raison ?
La GLNF a besoin de retrouver la paix et l'harmonie. Laissons l'assemblée générale et le Suprême grand conseil se tenir. Laissons se faire l'élection d'un nouveau GM, soutenu par tous, qui tirera les c onséquences des difficultés actuelles et évitera qu'elles se reproduisent.
Il ne s'agit pas d'avoir un vainqueur et un vaincu. Car à ce rythme, la seule vaincue sera la GLNF, qui verra nombre de ses membres la quitter.
Voulez vous être le Grand Maître de la scission ? Je ne peux là encore le concevoir.
Oublions les métaux, oublions le pouvoir, oublions l'ego. Revenons aux valeurs fondamentales, et à la dignité qui doit guider tout maçon, surtout les plus "haut placés" d'entre eux.
Sous cet angle, vous ne pourrez contredire le fait que la voie d'avenir pour la GLNF, et la seule solution digne, c'est votre démission. Pas en vaincu, mais simplement en homme "libre et de bonnes moeurs".
Le reste est du jugement de l'avenir, et entre les mains du Grand Architecte.
Ce ne sont là que quelques mots simples, sans animosité quelconque. Ce ne sont là que les mots d'un Frère qui écrit avec son coeur et avec le souhait de partager de nouveau, dès septembre, avec tous ses Frères, le plaisir et la joie d'être maçon, sans que la pesanteur de la situation actuelle ne nuise à l'harmonie de nos travaux.
Monsieur Stifani, agissez en Grand Maître, avec dignité. Je vous en conjure, démissionnez avant qu'il ne soit trop tard pour notre obédience.
Philippe Lottiaux
Matricule n° 44 274
RL Joachim Murat n°382