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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 08:48

 img029Voici la lettre dans son intégralité................

Lettre ouverte à Maître Monique LEGRAND

Administrateur Judiciaire

13, boulevard des Invalides

75007 PARIS

Tél : 01-47-05-42-76

Fax : 01-44-18-04-11

Madame,

Malgré tout le respect qui vous est dû, nous ne vous reconnaissons pas comme « tel ! »

Nous les Maîtres Maçons de la Respectable Loge « L’Ancienne Alliance », inscrite sur les registres de la Grande Loge Nationale Française sous le N°561 à l’Orient de Strasbourg, savons pertinemment que notre propos ne vous touchera pas. Voix qui crie dans le désert, elle ne peut être entendue que de ceux qui ont des oreilles pour entendre.

Aussi, nous vous exonérons de l’effort nécessaire pour nous le dire, et même de le penser.

C’est seulement pour rester en accord parfait avec notre conscience que nous vous adressons cette lettre ouverte. Notre démarche est parfaitement égoïste, sans être un tant soit peu égotiste. Donc, nous vous le confirmons, nous n’attendons rien de vous et nous ne vous demandons rien.

Vous avez été nommée par un tribunal de la République afin d’accomplir une mission civile auprès d’une organisation initiatique, et bien qu’il y ait là, à notre sens, quelque chose de contraire tant à notre Tradition qu’à nos us et coutumes, en citoyens obéissants aux lois de la République et en sociétaires soucieux du droit associatif qui donne un fondement juridique à notre association civile, nous avons admis cette incursion profane, au prétexte que vous œuvriez pour faire appliquer le droit, en espérant qu’en votre qualité de mandataire judiciaire, la justice ne serait pas totalement absente des décisions que vous seriez amenée à prendre.

Nous sentions bien aux tréfonds de nous-mêmes la gêne causée par cet exercice d’équilibre difficile qui consiste pour un initié à mettre son destin initiatique entre les mains du profane. Nous l’évacuions, pensant qu’avec le soutien de tous les Frères anonymes et sans grade, qui comme nous œuvraient derrière ceux d’entre eux qui avaient eu le courage de dire non à l’usurpation en décembre 2009, la lumière viendrait enfin éclairer notre GLNF.

Usurpation ? Quelle usurpation ? … nous direz-vous peut-être, puisque l’homme qui se revêt encore à ce jour des fonctions de Grand Maître est arrivé à cette haute fonction tout à fait légalement.

N’avons-nous pas nous-mêmes, Maîtres Maçons de l’Ancienne Alliance, confirmé cet homme dans cette haute fonction, dans une lettre que nous lui avons adressée en mai 2010, marquant dans ce courrier notre fidélité et notre obéissance à la fonction qu’il revêtait jusqu’à ce que la preuve de l’usurpation nous ait été apportée expressément par lui-même ?

N’existe-t-il pas d’ailleurs d’autres cas identiques dans l’histoire où la tyrannie, l’injustice et la honte sont parvenues au pouvoir en se montrant parfaitement respectueuses des lois positives. Ce qui démontrerait s’il en était besoin, la faiblesse d’une loi humaine lorsqu’elle n’est pas subordonnée à un droit naturel supérieur.

Sachant cela, bien que restant critiques, nous nous sommes montrés fidèles à nos serments qui exigent que nous respections les lois de la République. Nous nous sommes donc pliés à toutes les modifications de nos statuts et règlements engagés par des gestionnaires, au seul motif légitime que l’ensemble de nos Frères les avaient adoptées lors des précédentes Assemblées Générales annuelles. Même si nos cœurs saignaient de voir nos tabliers se couvrir peu à peu d’une crasse qui se disait légitime, nous sommes restés fidèles, obéissants, et avons strictement appliqué des règles contre lesquelles notre for intérieur libérait de plus en plus d’anticorps.

Nous avons voté « non ! », sans haine et sans rancœur, malgré l’ambiance survoltée, aux propositions présentées à l’Assemblée générale du 25 mars 2010, au seul motif qu’il nous appartenait de contrôler avant que de donner un quitus à la gouvernance de l’association. Nous aurions très certainement réélu avec enthousiasme un Grand Maître qui aurait, ce jour là, refusé de poursuivre la haute mission qui était la sienne, au seul motif qu’il se sentait démuni de la seule légitimité qui fait d’un homme normal un Grand Maître : celle que lui accordent les Maîtres Maçons, ses pairs. Au lieu d’un Grand maître, nous avons trouvé face à des Frères qui ne voulaient rien pour eux, un avocat talentueux et rompu à la manœuvre juridique.

Quoi de plus naturel dès lors, que ceux qui se sentaient les plus blousés, car les moins compétents dans cet art qui se sert d’une vérité relative pour donner une force obligatoire à des mensonges, se révoltent et réclament un véritable Grand Maître comme des enfants réclament un père pour les guider.

François Stifani, à qui nous ne voulons aucun mal, n’a rien compris. Il n’a pas compris que quelques pas seulement séparent le Capitole de la Roche tarpéienne, et que la seule Gloire dont un Grand Maître doit se revêtir, est celle de la ‘Présence’. Comment dès lors pourrait-il comprendre aujourd’hui que la gloire du monde passe comme tout ce qui est impermanent, et que lorsque disparait le manteau de cette gloire là, on se retrouve nu malgré les ors et les dorures ?

La fraternité initiatique qui unit tous les maçons de la GLNF, ne peut plus opérer dans un cas chronique de ce genre. Seule reste une fraternité inhérente à notre condition humaine. C’est au nom de celle-là que nous l’avons prié de quitter les lieux comme un humble pêcheur, à défaut d’être capable de partir la tête haute comme un Grand Maître.

Il ne nous a pas entendus, préférant passer en force, là où seule la Vertu peut agir. En juriste averti, il a utilisé tous les moyens dont il disposait pour donner une justification à un entêtement suicidaire, et nous a trompés une fois de plus, avec la complicité active ou passive de frères plus hermétiques que nous à la transcendance, en suscitant une assemblée générale qui n’avait de général que le nom.

Qui dirait aujourd’hui avec certitude qu’une Assemble générale conforme à nos statuts n’aurait pas donné satisfaction à François Stifani ? Nous l’avons assez craint à l’Ancienne Alliance pour que cette éventualité relève du domaine du possible. La lassitude et la honte qui commençait à épuiser nos Frères risquaient en effet d’être le meilleur allié de François Stifani. Mais, même là, un ‘hybris’ ravageur lui a encombré l’esprit et il a préféré une fois de plus la manœuvre à la confiance de ses frères.

C’est là que la justice de la République a été saisie par des frères courageux et désintéressés et nous a amené à votre nomination.

Que vous dire, Madame, de la joie qui était dans nos cœurs ?

Joie non pas provoquée par le coup porté aux thèses d’un avocat habile, car jamais nous ne nous réjouirons du pitoyable spectacle que nous avons donné à nos jeunes apprentis et au monde profane, mais joie de voir peut-être la lumière remplacer enfin l’électricité dans les bureaux de l’immeuble parisien que nous appelons « Pisan ».

C’est dire, Madame, l’espoir que votre nomination a suscité !

Mais de longues semaines ont suivies de longs mois depuis votre nomination, et que s’est-il passé ? Rien !

Rien ? Pourtant, si seulement il ne s’était rien passé, cela aurait été un moindre mal pour notre belle obédience.

Mais il s’est passé quelque chose d’absolument inconcevable, insupportable pour nous, Maîtres maçons de l’Ancienne Alliance : une profanation de notre Temple !

Ne croyez surtout pas que nous appellerions « profanation », le simple fait que vous ayez pu pénétrer dans un temple physique dans l’immeuble de Pisan ou ailleurs, car c’est nous, et seulement nous, Maîtres Maçons qui avons le pouvoir de transformer une pièce quelconque en un temple sacré. Nous ne prétendrions jamais que vous ayez pu être conviée à une telle opération, puisque si tel était le cas, votre présence dans cette pièce aurait rendu la magie totalement inopérante, et vous n’auriez alors rien profané que ce qui est essentiellement profane.

La profanation à laquelle nous faisons allusion consiste dans la collusion inadmissible qu’il y a eu entre vous et quelques maçons dévoyés qui vous ont livré l’ensemble des informations concernant les initiés de la GLNF en violation de nos serments les plus élémentaires et fondamentaux.

Devant notre détermination à observer les lois et nos statuts en refusant de nous acquitter d’une cotisation qui n’avait pas été approuvée par une assemblée générale valide, il nous a été réclamé une «contribution exceptionnelle» d’un même montant que celui de notre cotisation précédente. Même pour des maçons obéissants et fidèles, la couleuvre était trop grosse pour être avalée par nos gosiers pourtant déjà rompus aux boas et eunectes que François Stifani nous donnait à manger depuis des mois.

Devant notre refus de répondre à cette injonction, on nous a opposé qu’il s’agissait là non pas d’obéir à notre Grand maître, mais bien au contraire aux réclamations d’une personnalité profane. Cette théorie a même été portée au-delà des limites supportables pour un initié, puisque nombre de maçons ont été jusqu’à se placer désormais sous « vos ordres ».

Nous ne saurions bien sur vous faire le reproche de la forfaiture ou de la sottise de nos Frères, sauf que vous ne vous êtes pas désolidarisée de ces actions et que vous vous en êtes rendue en quelque sorte complice, en apposant votre nom et votre qualité sur des documents maçonniques visés par un Grand Officier de la GLNF.

Ce mélange des genres qui ne favorise déjà pas le règlement d’un conflit classique a suffisamment troublé les consciences de nos Frères, qui ont pu se rendre aux menaces proférées en votre nom, et :

ü s’acquitter de cette contribution tout aussi exceptionnelle qu’illégale ;

ü fournir la liste nominative des Frères qui ne se seraient pas acquittés de cette contribution, ce qui consiste à dévoiler non seulement l’identité d’initiés à une personnalité profane, mais de plus à lui dévoiler l’ensemble des identités pour lui permettre de distinguer le bon grain de ceux qui se soumettent, de l’ivraie de ceux qui se refusent à obtempérer .

La menace s’est faite encore plus présente à l’échéance des installations annuelles, puis s’est concrétisée par un refus de la gouvernance actuelle de nous laisser installer nos Vénérables Maîtres élus selon nos us et coutumes, en vertu du principe que nous n’avions pas obtempéré aux directives d’une personnalité profane. Pire, ce refus a été assorti d’une menace de radiation de notre association au cas où nous passerions outre à vos injonctions relayées par une gouvernance parjure à son serment maçonnique, en installant quand même nos vénérables maîtres élus.

Bien sur, cette radiation aurait pour effet de nous empêcher de voter lors de l’Assemblée générale que nous attendons depuis des mois comme la Terre Promise, et ainsi de manifester juridiquement notre désaccord à ‘’la politique de gribouille’’ qui est celle menée à la GLNF depuis près de deux ans, tant par l’équipe de François Stifani, véritable Hydre de Lerne mainte fois reconstituée après des défections sans nombre, que par vous-même qui semblait ne rien voir et ne rien entendre de ce qui vous entoure, alors que ces maçons dévoyés vous permettent de voir ce qui ne saurait être vu.

Pourtant, malgré tout ce que vous pourriez penser de nous, nous sommes toujours respectueux des lois de la République, comme des serments que nous avons librement prêtés. C’est pourquoi, étant parfaitement à jour des cotisations appelées en fin 2008 au titre de l’exercice 2009, nous sommes parfaitement fondés à présenter le vote de nos délégués à l’Assemblée générale que vous êtes chargée de réunir depuis des mois. Nous pouvons vous assurer que dès que cette assemblée générale aura voté les cotisations, nous nous en acquitterons sur le champ afin de pouvoir présenter légalement nos délégués à l’assemblée générale qui aura à statuer sur les comptes de l’exercice 2010.

Le ton de notre lettre et l’ardeur de notre action ne vous laisse bien sur aucun doute sur la nature du vote de nos délégués, non pas sur le budget ou le rapport d’activités, éléments qu’ils analyseront avec la plus grande attention, mais sur la destitution de François Stifani de sa fonction de Grand Maître de la Grande Loge Nationale Française, ou sur son éventuelle réélection. Nous avons confiance en vous pour ce qui est de faire appliquer la loi en laissant voter ceux qui ne veulent plus ni de François Stifani, ni de son équipe, aux commandes de notre obédience.

Car enfin, si nous sommes minoritaires dans ce choix, nous nous soumettrons ou nous nous démettrons selon notre choix d’hommes libres, et si nous sommes majoritaires, nous ne saurions trouver chez une juriste avertie, quelqu’un qui ait besoin de défendre la démocratie contre elle-même, comme cela se pratique dans certains états totalitaires.

Dans cette attente, et puisqu’il semble que l’espèce de bateau ivre qui nous sert de gouvernance actuelle vous a délégué des pouvoirs exorbitants de notre Loi maçonnique, nous vous informons que nous avons récupéré le pouvoir initiatique, seul véritable pouvoir d’une institution initiatique tombée en déshérence, et qu’à ce titre nous avons procédé à la radiation immédiate et définitive de Monsieur François Stifani, ex-Frère et ex-Grand Maître de la Grande Loge Nationale Française, ainsi que de trois de ses proches collaborateurs qui ont sali leur tablier de Maître Maçon en mettant à votre disposition des informations qu’ils avaient prêtés serment de garder secrètes.

Fort de la légitimité que nous confère notre régularité initiatique, nous avons alors procédé à l’installation de notre Vénérable Maître Elu selon nos usages ancestraux, mais dans le respect de nos statuts et règlements, car nous ne sommes ni des rebelles ni des réfractaires, nous sommes la représentation légitime et régulière de la Loi maçonnique et de la Tradition.

Pourtant, bien conscients de notre inexpérience dans le domaine du gouvernement d’une institution initiatique, nous sommes prêts à transmettre immédiatement aux meilleurs de nos Frères, le pouvoir initiatique et traditionnel que nous avons ramassé dans la boue, et que nous maintenons aujourd’hui hors de portée de ceux qui avaient pour haute mission de ne l’utiliser que pour le bien de leurs Frères.

Nous n’ignorons ni ne contestons, le fait que vous détenez aujourd’hui le pouvoir économique et juridique de notre association civile et nous nous plions d’autant plus volontiers à vos décisions - pour ce qu’elles restent dans les limites qui ont été fixées à votre mission - que, comme vous êtes rémunérée par la GLNF pour exercer votre ministère, vous êtes en quelque sorte notre salariée.

Nous comprenons par là, que l’assistance que vous pouvez obtenir de notre part permettra ainsi de limiter la facture au strict nécessaire, car si nous sommes riches d’espérance, cela ne nous rend pas moins économes des deniers de nos frères, d’autant qu’après le désastre que nous vivons, la reconstruction sera longue et amère.

Veuillez recevoir, Madame, l’expression de nos respectueuses salutations,

Les Vénérables Maîtres Maçons de la Respectable Loge ‘L’Ancienne Alliance’

n°561, à l’orient de Strasbourg.

 

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